Eco-quartiers et jardins partages : une combinaison gagnante ?

Publié le par AlainG

Une information parue dans Eco-quartiers.fr, 05/04/11
 
Les jardins partages ont une longue tradition derriere eux. On parle d’eux comme des heritiers des "Community Garden" new-yorkais, lances dans les annees 70 par l’artiste Liz Christy (par ailleurs fondatrice de l’association Green Guerillas), et s’inscrivant dans la tradition des jardins ouvriers, crees sous l’impulsion de l’abbe Lemire pour lutter contre la misere en 1896... il y a donc plus d’un siecle !
Aujourd’hui, les collectivites font l’objet de demandes de plus en plus poussees de la part d’associations qui souhaitent elles aussi voir fleurir les jardins partages, pour permettre a des habitants de cultiver collectivement leurs parcelles de terre, a l’heure ou les circuits-courts et les AMAP gagnent en popularite. Certaines villes ont deja realise des equipements innovants, comme a Lille (le jardin de (Re)Trouvailles), a Marseille (le jardin des Aures), mais aussi a Paris, ou de nombreuses associations souhaitent faire "sortir le jardin dans la rue".
Les eco-quartiers semblent etre une echelle pertinente pour developper les jardins partages, et valoriser les pratiques vertueuses.
 

 

Le jardin partage, une experience pragmatique du developpement durable au quotidien
D’abord, les jardins partages peuvent representer, au sein des eco-quartiers, une action phare en matiere environnementale, sociale et economique. Dans de tels espaces, les habitants-jardiniers apprennent a cultiver bio et a avoir des comportements eco-responsables. Bien plus utiles qu’un guide d’initiation ou qu’une reunion de concertation, les jardins sont l’occasion pour eux de mettre en pratique les grands principes du developpement durable: la recuperation de l’eau pluviale pour l’arrosage, l’utilisation du compost comme fertilisant naturel, l’encouragement des circuits-courts, la solidarite intergenerationnelle, la mixite sociale, etc. Un jardin partage n’est pas un label qui s’appliquerait a des normes de fonctionnement standards : tout est imaginable, chaque jardin construisant sa propre identite selon les motivations, les origines et les choix des habitants.


Le jardin partage, une maniere de decloisonner les espaces
Le droit de l’urbanisme francais ne s’interesse pas vraiment aux usages qui sont fait d’un lieu, mais plutot a la nature juridique des espaces : publique ou privee, ce qui n’invite pas a l’ouverture et aux interactions. Les eco-quartiers sont un terrain d’experimentation pour le decloisonnement des espaces... Les jardins partages egalement, participant de fait au renouvellement des approches, en favorisant une appropriation collective. En combinant generalement des parcelles communes et individuelles, ces jardins donnent lieu a l’emergence d’espaces de vie, de rencontres definis par les usages qui en sont faits.


Jardins partages et eco-quartiers : marions-les !
Les jardins partages trouvent peu a peu leur place dans la derniere generation d’eco-quartiers, et doivent y etre developpes. Les elus mettent souvent en avant la longueur des procedures pour realiser les necessaires etudes de depollution des sols. Dans le cadre d’un eco-quartier, souvent construit sur des friches industrielles, la rehabilitation des sols est pensee en amont des operations, ce qui favorise donc des procedures simplifiees, moins chronophages.
Reste aux habitants a se mobiliser, s’ils veulent "un bout de jardin". C’est a eux que doit revenir l’initiative, et non pas aux institutions qui imposeraient leurs idees : dans ce cas, le jardin partage aurait vite fait de redevenir une friche desheritee. Le jardin partage est avant tout un projet collectif porte par les habitants.
Les jardins partages, loin d’etre utopiques, devraient donc devenir une reelle possibilite dans chaque eco-quartier. Aux collectivites d’imaginer les bons outils de sensibilisation et de communication. Apres tout, les jardins partages sont une richesse dont le potentiel est encore peu affirme : ils declinent pourtant le developpement durable dans toutes ses dimensions et participent a repondre a l’une des problematiques essentielles du fait urbain au XXIeme siecle : le retour de la nature en ville.


21/04/2011

Publié dans Jardin

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