Consécration de l'église de la Sagrada Familia à Barcelone

Publié le par AlainG

L'oeuvre de Gaudi enfin consacrée bien que toujours non terminée ... Histoire de renouer peut-être avec une certaine "tradition" ancestrale pour la construction des grandes cathédrales occidentales ... Il n'était pas rare de les construire sur plusieurs décennies avec les évolutions architecturales de l'époque. Là, malgré le temps, l'architecture restera cohérente avec l'ambition de l'artiste bâtisseur.

 

Catherine Sabbah | 10/11/2010

Façade

Photo n° 1/5 - © Milena Chessa / Groupe Moniteur

Façade

Cliché daté du 2 mai 2010

Le pape Benoît XVI a célébré, dimanche 7 novembre 2010, la première messe dans la nef de la basilique catalane de la Sainte Famille. Depuis plus d'un siècle, des générations d'ouvriers bâtissent cette œuvre inachevée de l'architecte espagnol Antonio Gaudi.

Construction de la basilique de la Sagrada Familia à Barcelone (Espagne), par Antonio Gaudi (1852-1926)

Antonio Gaudi y Cornet n'a que 31 ans et peu de constructions à son actif lorsqu'il est consulté, en 1883, par les chefs de l'ordre de Saint-Joseph qui lui demandent de bâtir le temple expiatoire de la Sagrada Familia. Ce mouvement catholique traditionaliste a pour ambition de restaurer les valeurs de la famille dans une ville qui s'industrialise. En pleine mutation, Barcelone voit alors émerger une classe ouvrière dont les prières s'adressent davantage aux leaders syndicalistes qu'aux images pieuses. Autour de l'édifice dédié à la Sainte Famille, tout un ensemble d'ateliers et d'échoppes viendront remplacer les logements insalubres du quartier populaire au sud de la ville.
Déçus par un précédent architecte, les Josephins suivent les conseils d'Eusébio Güell, un riche mécène qui a déjà fait travailler Gaudi. Cet industriel réussit à représenter la bonne société barcelonaise aux yeux de l'Eglise, tout en soutenant les idées avant-gardistes du jeune architecte. Par ailleurs - mais c'est décisif - l'ordre religieux n'a pas les moyens de rémunérer une signature connue. Dans la tradition des bâtisseurs de cathédrale, Gaudi part lui-même en quête des dons et des legs qui financeront son œuvre. Il acceptera la gloire en récompense.

Brique, pierre et céramique

Ce n'est qu'en 1906 qu'il achève les esquisses à peu près définitives de l'église, alors que la première pierre a déjà été posée en 1876 par son prédécesseur. Son plan suit la croix latine formée d'une longue nef et de deux bras plus courts. Trois immenses façades sont prévues, illustrant la Nativité, la Passion et la Résurrection. Chacune d'entre elles est surmontée de quatre tours figurant les douze apôtres. Au centre, deux autres clochers auraient dû s'élancer, dédiés au Christ et à la Vierge, le plus élevé culminant à 170 mètres de hauteur.
La taille, gigantesque, n'est pas le seul défi que se lance le jeune Espagnol. Il s'invente des techniques et refuse les matériaux modernes comme le béton et le fer. Les arcs en brique creuse qui rejoignent toutes les tours constituent la structure de la voûte. Dessinés en "selle de cheval", ils présentent des montants obliques qui s'appuient au sommet et évitent les arcs-boutants gothiques. Construite en pierre, la Sagrada Familia est rehaussée des taches de couleurs des céramiques qui en habillent les murs, tels des vitraux opaques disposés un peu partout.

Mélange d'Art nouveau et de baroque

Comme un objet qui s'anime progressivement, le bâtiment prit un tour de plus en plus délirant au fur et à mesure de l'avancée du chantier. Odes à la nature, seule véritable représentation de la divinité, ses murs grouillent d'une faune et d'une flore sculptées dans la pierre. On y voit le détail de petits animaux, de bourgeons près d'éclore, de feuillages ; le tout surveillé par quelques anges qui rappellent le caractère sacré du lieu. Impossible à rattacher à un style connu, celui de Gaudi mélange l'Art nouveau au baroque et au symbolisme du bestiaire médiéval.
Mais toujours plus coûteux, au gré des changements incessants ordonnés par l'architecte dont les idées varient sans cesse, le chantier n'avance guère. Gaudi y vit, tel un ermite, errant les plans à la main, contredisant ses propres ordres. Lorsqu'il quitte les lieux, ce n'est que pour tenter de récolter de nouveaux subsides. Usé, fatigué, il est renversé par un tramway en 1926. Malgré la solitude de ses dernières années, un cortège de 10.000 personnes suit sa dépouille jusqu'à la crypte de sa cathédrale où il repose. Seule la façade de la Nativité est alors construite.

Chantier en cours

Faut-il laisser ce monument inachevé ou en poursuivre la construction ? Gaudi lui-même, féru de tradition médiévale, aurait émis le souhait que cette œuvre soit poursuivie par plusieurs générations. Malgré une attaque de la droite franquiste en 1936 contre "cette église blasphématoire", les plans et les maquettes sont encore assez nombreux pour poursuivre le projet dans l'idée de son auteur. Le chantier a repris en 1954, financé par des Japonais, grands admirateurs de cet architecte. Il n'a jamais cessé depuis. La basilique, dont la nef est désormais achevée, a été consacrée le 7 novembre 2010 par le pape Benoît XVI.

www.sagradafamilia.cat

 

11/11/2010

Publié dans Architecture

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T
il y a des angles droits alors que GAUDI n'aime pas les angles c'est du mensonge même que a sa mort il fini la façade de la nativité c'est un bolos un gros.
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T
ksos