320 hectares à repenser au cœur d’Angers

Publié le par AlainG

Un article du Moniteur sur la réhabilitation des bords de Maine à Angers.

 

Jean-Philippe Defawe | 16/01/2012  

  © Grether
Proposition de réaménagement des berges de Maine à Angers par l'équipe Grether (avec Phytolab, MRS, SCE et Contrepoint)

 

La Ville d’Angers part à la reconquête de ses berges de Maine. Jusqu’au 29 janvier, une exposition présente les trois projets en lice pour redessiner cette zone de 320 hectares traversée aujourd’hui par une voie rapide.

Il n’est pas loin le temps où Angers était en fête pour célébrer la mort du dernier feu de signalisation laissant place à une voie rapide traversante le long de sa rivière, la Maine. Mais les temps changent. Aujourd’hui, l’heure est à la reconquête de cette rivière qui a longtemps constitué le cœur de la cité.  « L’objectif est d’offrir de nouveaux espaces de développement tout en restituant un paysage exceptionnel et emblématique pour tous les Angevins » déclare le maire d’Angers Jean-Claude Antonini.

Depuis 8 mois, dans le cadre d’un accord-cadre de maîtrise d’œuvre urbaine, trois équipes internationales d’architectes et d’urbanistes planchent sur l’aménagement de ce périmètre de 320 ha entre le rocher des Baumettes à l’ouest et le pont de l’autoroute A11 à l’est.

Ce projet est né au début des années 2000 après la décision du contournement autoroutier au nord de la ville sur lequel s’est reporté le trafic de l’axe Paris-Nantes qui empruntait la voie rapide le long de la Maine. Deux études de requalification de la RN 23 et de reconquête des berges sont alors menées par l’Etat et la Ville avec l’architecte et urbaniste David Mangin (Seura). Le projet des berges de Maine proprement dit sera mis en place en novembre 2008 avec la création d’une mission dédiée et pilotée par Christophe Lesort.

Après une première exposition, une réunion publique et la constitution d’un « groupe projet » de 90 habitants, un concours est lancé en juin 2010 et trois équipes pluridisciplinaires sont sélectionnées en novembre : Grether (avec Phytolab, MRS, SCE et Contrepoint), LIN (avec Desvigne, Systematica, Kleyer, Tetra, Hanimann et Dynamique Hydro) et Reichen & Robert (avec Osty, RR&A Mageo Morel et associés, Tetra, Franck Boutté).

Début 2011, les trois équipes travaillent de consert puis séparément une fois le programme fixé (mai). Parmi les objectifs du cahier des charges figure en premier lieu la question de la reconquête de la rivière en faisant disparaître la balafre autoroutière qui coupe la ville en deux. La Maine doit devenir un élément de réunion entre le centre-ville historique, trop petit au regard de la taille de l’agglomération, et le quartier de la Doutre dont le récent théâtre Le Quai marque le début de ce travail de reconquête. « Un des grands enjeux sera également d’étendre de nouvelles activités et de répartir les nouveaux usages sur les berges » explique Christophe Lesort.
Jusqu’au 29 janvier, chaque équipe présente ses réflexions (à travers une expo et des présentations publiques) et les Angevins sont invités à donner leur avis. Si toutes les équipes proposent des propositions fortes pour le traitement du paysage de la rivière ainsi qu’une approche globale du projet urbain (notamment sa fonction dans la ville), chaque projet est singulier.
Ainsi, Bernard Reichen propose de déclasser rapidement la voie rapide pour « restituer symboliquement l’autoroute aux habitants ». Le ruban de bitume deviendrait  « une autoroute déjantée » dédiée à des événements festifs. « Cette archéologie du présent » sera utilisable comme un parcours continu fédérant les quartiers » précise le Grand prix de l’urbanisme 2005 et insistant aussi sur l’aspect économique.

 

  © Reichen & Robert
Perspective sur le pont de Verdun par l’équipe Reichen & Robert (avec Osty, RR&A Mageo Morel et associés, Tetra, Franck Boutté)


Moins radicaux, les autres projets prévoient une diminution progressive du trafic. L’équipe LIN refuse le plan définitif au profit de trois scénarios allant de petites interventions symboliques (comme la création dès 2013 d’un ponton flottant) à une requalification complète de la voie sur berges en boulevard urbain.

  © LIN
Perspective sur le centre-ville par l’équipe LIN (avec Desvigne, Systematica, Kleyer, Tetra, Hanimann et Dynamique Hydro)


Enfin, François Grether a travaillé de façon progressive sur la transformation de la voie rapide avec environ un quart du flux en moins. «A la différence de Paris ou de Nantes, la voiture est importante pour les Angevins » justifie l’urbaniste. Son projet n’en demeure pas moins audacieux avec des berges sur plusieurs niveaux intégrant les variations du niveau de la rivière. Le projet Grether attache beaucoup d’importance à la complémentarité des deux rives. Alors qu’aucune autre équipe ne propose de nouveaux franchissements, Grether en imagine plusieurs dont une passerelle qui irait au pied du château où un ascenseur ferait le lien avec le cœur historique.

© Grether
Perspective sur le pont de Verdun par l’équipe Grether (avec Phytolab, MRS, SCE et Contrepoint)


Le choix de l’équipe sera annoncé en mars. Mais Jean-Claude Antonini a prévenu, « nous choisirons un projet mais surtout une équipe et s’il y a des idées qui nous semblent adaptables dans les autres projets, nous trouverons un moyen d’indemniser les auteurs ».

 

17/01/2012

 

En complément, voir la présentation de la concertation sur le site suivant :

http://presse.angers.fr/fileadmin/plugin/tx_dcddownloads/Livret_d_exposition_01.pdf

 

24/01/2012

Publié dans Urbanisme

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